La zone de Rafah a été la plus touchée par les opérations de destruction dans le sud de la Bande de Gaza. Les forces d’occupation israéliennes ont démoli des centaines de maisons depuis le début de l’Intifada d’al-Aqsa. Dans la plupart des cas, le prétexte avancé par l’armée était qu’il s’agissait d’opérations de "sécurité". En réalité, les faits sur le terrain montrent que ces démolitions s’inscrivent dans une visée stratégique bien précise ; elles permettent de dégager une grande bande de terres palestiniennes vierges près de la frontière égyptienne, afin de créer une large zone-tampon qui renforcera la position de l’armée israélienne dans la région. Précisons que les forces israéliennes ont commencé la construction d’un mur de béton armé parallèle à la frontière égyptienne sur des terrains dégagés lors d’opérations de démolition similaires.
Selon les enquêtes préliminaires du PCHR, à environ une heure du matin aujourd’hui, les forces d’occupation israéliennes, appuyées par des véhicules blindés et quatre bulldozers, et couverts par des tirs nourris d’obus, ont pénétré dans le bloc L du camp de réfugiés d’Ybina, à Rafah. Les bulldozers de l’armée israélienne ont immédiatement commencé à démolir les maisons palestiniennes sans donner à leurs occupants la possibilité d’emporter des objets personnels. A la fin de l’opération, 10 maisons palestiniennes avaient été entièrement détruites, et 6 autres partiellement démolies, laissant à la rue 35 familles palestiniennes.
Le PCHR exprime sa plus vive inquiétude face aux violations des droits de l’homme et des règles humanitaires, ainsi que face aux crimes de guerre, qui sont perpétrés régulièrement par les forces d’occupation israéliennes à l’encontre des populations civiles dans les Territoires Occupés Palestiniens. Le PCHR a toujours critiqué cette politique militaire israélienne de destruction de bâtiments civils palestiniens, dont des maisons, des centres éducatifs ou de soins, des commerces et des infrastructures civiles. Ces destructions à grande échelle de bâtiments civils, menées au hasard, illégalement et sans nécessité militaire, constituent une violation grave de la quatrième Convention de Genève, et sont assimilables à des crimes de guerre. Le PCHR affirme que l’échec actuel de la communauté internationale - et plus particulièrement des principaux signataires de la Convention de Genève - pour décider d’une intervention destinée à garantir la protection des populations civiles palestiniennes, a pour résultat d’encourager de futures violations des droits de l’homme et des règles humanitaires.
C’est pourquoi le PCHR en appelle à la communauté internationale, afin qu’elle prenne des mesures concrètes pour assurer la protection des populations civiles des Territoires Occupés Palestiniens.